La thérapie psychologique
–Feu d’artifice tiré dans le Parc de Versailles le 14 juillet 1864 —
» Avec l’aimable autorisation des Archives communales de Versailles «
Freude, schöner Götterfunken … Joie, belle étincelle divine…
Tels sont les premiers vers de l’ Ode à la joie, du poète Friedrich Schiller ( 1785 ).
Freud a inventé le traitement psychique. En allemand, ‘freude’ veut dire ‘joie’, un concept pas si éloigné du ‘principe de plaisir’, dont l’auteur a montré qu’il régit l’imaginaire.
Le Traitement Psychique
Comme il y a un traitement physique pour l’organisme, il existe un traitement psychique pour les affections de l’esprit : la thérapie psychologique.
Thérapie psychologique : malgré la distinction fréquente des deux interventions, la solidarité du corps et de l’esprit est un fait. Il existe également un déterminisme du fonctionnement de l’esprit. Le traitement des troubles psychiques en tient compte, par exemple dans la constance et la régularité qui ordonnent le cadre du traitement.
La thérapie psychologique existe depuis le début des sociétés humaines, impliquant un double niveau dans l’esprit humain, comme la différence entre la conscience et le rêve. Lorsque des troubles affectent la conscience et le sens de la réalité partagée, un autre niveau de la vie de l’esprit est impliqué : c’est l’imaginaire. Les productions de l’imaginaire sont constantes, même quand l’esprit n’est pas troublé.
Contrairement au corps, qui est au repos durant le sommeil, la vie imaginaire ne s’arrête jamais, « c’est un flux imaginatif continu » (Cornelius Castoriadis).
La première des productions imaginaires est le rêve ; d’autres voyages intérieurs spontanés existent, comme la rêverie à l’état de veille, la méditation, l’inspiration poétique, ou, sous forme de troubles, les hallucinations, les délires. La thérapie psychologique cherche à rétablir l’harmonie entre la vie consciente et la vie imaginaire en dévoilant la logique de cette dernière : il ne consiste ni à supprimer ni à suggestionner mais à intégrer.
Un Processus Naturel
Lorsqu’un patient et un thérapeute se rencontrent dans un cadre approprié, un processus naturel commence, on peut dire qu’un lien s’établit ; si nul obstacle ne vient le contrecarrer, il va jusqu’à son terme.
La tâche principale du thérapeute, en conséquence, consiste à encourager, à permettre cette évolution.
Le processus emprunte une disposition spontanée de la vie psychique ; il s’appelle « relation » dans la vie, « transfert » dans un traitement, où les rôles sont ainsi définis : le patient est invité à s’exprimer selon la règle de l’association libre et le thérapeute à accompagner, éclairer, développer l’expression du patient, bref à permettre son élaboration. Les étapes de ce processus se succèdent de manière naturelle et déterminée ; elles s’appuient sur le langage pour l’adulte, le jeu pour l’enfant.
Le processus relance la croissance psychique et même parfois physique chez l’enfant, il relance la créativité chez l’adulte.
La phase ultime, dite de terminaison, est la clé de la maturité future : vivre cette phase sans l’éluder engage la capacité ultérieure à se séparer, à changer.
En résumé, le processus psychanalytique, qu’il prenne la forme d’une psychanalyse ou d’une psychothérapie, se déroule suivant les dispositions psychiques naturelles, qu’il respecte pour rétablir une économie intérieure satisfaisante, après certains aléas du développement. Son bénéfice, au-delà de la résolution des troubles, est une initiation à la vie psychique.